Prendre des risques. Se faufiler dans les ruelles abandonnées du vieux Bucarest. S'y perdre et retrouver son chemin, d'autres jeunes sont là, on s'interroge "c'est où ?".
C'est une soirée d'un nouveau genre dans une boutique de Lipscani, des gens qui en ont assez de ces boîtes de nuit envahies par les nouveaux riches ou par une animation, disons hmmm, de mauvais goût. "Fuck shopping, let's dance". C'est une soirée à laquelle on débarque en baskets-jean-sweat-usé, où des gens mi-branchouille, mi-étrangers se mettent d'accord pour se lancer dans des projets dingues, pour faire de ce coin oublié de Bucarest le nouvel endroit cool. C'est une soirée à laquelle on rencontre des jeunes, des moins jeunes qui se bougent vraiment, exit les "et toi, tu fais quoi dans la vie ?", on est là pour rigoler. Ici, on ne se prend pas au sérieux, au milieu des tags et des dessins aux murs, on discute festivals, voyages et prochain concert de Kusturica. On ne se plaindra même pas de la pollution, du bruit, des 4x4 qui étouffent la ville, de tous nos soucis quotidiens, on n'a pas le temps pour ça. On danse comme on peut au milieu de ce joyeux bazar, la fête continue dans la ruelle. Ça ne résoudra aucun problème grave. On se sentira juste moins seul dans cette ville surpeuplée, et c'est déjà beaucoup.
